vendredi 5 juillet 2013

Petite Camargue : le fort de PECCAIS vue du ciel



Fort de PECCAIS et les salines, une vue du ciel - C POLO-SALVAIRE - 2013 

Au milieu des salins, sur la commune de Saint Laurent d'Aigouze (30), l'ancien fort PECCAIS tout juste visible de nos jours, semble avoir été oublié sur les cartes topographiques. Nous ne l'aurions pas découvert si nous n'avions pas acheté dans un vide grenier le livre d'Henri-Paul Eydoux : Monuments méconnus. Les vestiges du fort ainsi que le fossé furent classés  Monuments Historiques en 1978, aujourd'hui ce lieu appartient à une société privée qui l'a rendu inaccessible au visiteur.  
Vue d'un autre angle
D'où vient son nom ? La légende parle d'un certain Peccatius, ingénieur romain et inventeur des premières techniques d'exploitations du sel qui aurait donné le nom de Pécais devenu aujourd'hui Peccais. Ces marais salants sont certainement connus depuis le Néolithique et dans les périodes grecque et romaine 
En 1290, une grande partie des salines ont été rachetées par Philippe le Bel aux seigneurs d'Uzès. L'abbaye de Psalmodie, aujourd'hui disparue, possédait l'autre partie. Au XVIème siècle, une autre saline fut ouverte sur le territoire de Peccais appartenant aux Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem dont le prieuré était à Saint Gilles (d'où le nom aujourd'hui de la plaine de Saint Jean).

A la même époque, le fort militaire fut construit au bord de l'ancien bras du Rhône dans le but de maintenir l'ordre pendant les guerres de religions mais aussi pour contrôler les salines et surveiller les canaux qui servaient à transporter le sel. C'était aussi un point stratégique de défense contre les pirates venus de la mer pour piller les salines car le sel à l'époque, c'était l'or blanc. Souvenez-vous l’impôt sur le sel : la gabelle! Elles rapportaient un septième de l’impôt sur le sel. Seule la ville d'Aigues Mortes fut exemptée de cet impôt par Saint Louis, privilège que voulut abolir François Ier sans succès!! 
Pus tard à la fin de l'Ancien Régime, la plupart des propriétaires des salines se réunirent et formèrent une société d'exploitation du sel qui fut le début de l'industrialisation dans la Camargue.

Au XVIIIème siècle, d'importants travaux furent entrepris pour reconstruire les bâtiments intérieurs mais déjà le fort perdait de son importance et après les soldats, quelques douaniers prirent place pour peu de temps. 
Il servit de prison pour la guerre 14-18 et lors de la seconde guerre mondiale les troupes d'occupation s'y sont installées pour lutter contre un débarquement allié, d'où la valeur encore stratégique du fort.

Aujourd'hui, malheureusement n'ayant pas d'accès, nous n'avons que quelques photos pour nous rendre compte de la dimension de ce fort de forme quadrilatère : environ 160 mètres entre les deux bastions est-ouest. En tout cas, vu la zone de construction, on imagine le travail que cela fut. A l'intérieur du fort, il y avait  trois corps de bâtiments disposés autour d'une cour centrale avec des logements pour le gouverneur, un casernement pour les troupes, des hangars, des magasins et même une petite chapelle. Il est vraiment difficile de s'imaginer cela à partir des photos. Il ne reste aujourd'hui que deux citernes de grandes capacité, on les distingue à peine. 


Ce que l'on peut voir sur les photos n'est pas le paysage que pouvaient contempler les gardes du fort. En effet, le bord du littoral en petite Camargue évolue sans cesse, on peut facilement imaginer qu'avec le changement climatique ce lieu connaîtra d'autres évolutions.

Où est Charly ?
La Petite Camargue

C'est une zone qui se trouve dans le Gard, à l'ouest du delta du Rhône regroupant 13 localités dont Aigues-Mortes et Saint-Laurent-d' Aigouze. Résultat de l'assèchement des anciens bras du Rhône, il en reste des traces comme les étangs de Scamandre qui font partie des sites Natura 2000. On y retrouve des biotopes particuliers comme la roselière, emblème de la Camargue mais aussi le marais, la prairie, la sansouire ( Prenez le temps d'aller sur les sites internet plus bas et pourquoi pas vous rendre au centre de découverte du Scamandre ici ! ).

Voici quelques photos d'un habitant particulier prise sur site : le flamant rose !


La Camargue, et plus particulièrement l'étang du Fangassier, est leur seul lieu de nidification en France. Ils sont plus de 50000 au printemps, moment de la reproduction. Seulement 10% reste à l'année, les autres migrent dans des pays plus chauds pour l'hiver.







Microcosme


Lors de votre visite, il vous faut absolument prévoir un solution répulsive contre les moustiques. Selon la période les femelles sont impitoyables et vous laisserons un souvenir urticant de votre balade. 



Autre figure emblématique de ce lieu, le Camargue ! 

C'est une race rustique de petit cheval de selle à la robe grise. Poulain de robe foncée, il s'éclaircit avec l'âge. Le camarguais vit traditionnellement en semi-liberté dans les marais de la Camargue. Il est considéré comme l'une des plus anciennes races au monde et était déjà connu à l'époque romaine. Aujourd'hui, il est la monture exclusive du gardian pour surveiller et trier les troupeaux des imposants taureaux des manades!
Il est aussi très présent dans les nombreuses fêtes en Provence et dans le Languedoc comme les lâchers de taureaux avant les courses camarguaises.
Il y a dans la région de nombreux centres équestres qui proposent des balades avec des Camargues, autant en profiter pour découvrir cette belle région!

Le Camargue

Pour finir cet article, je vous engage à passer à Aigues-Mortes pour visiter la tour et les remparts mais aussi les salins. Vous pourrez ainsi goûter à la fameuse fougasse d'Aigues-Mortes, un délice pour ma part.

Bonne visite et bonne balade!

Les liens :
http://www.archeologiepetitecamargue.culture.fr/pages/psalmodi.htm

16 commentaires:

  1. Merci pour cette visite aérienne, les photos et le cours d'histoire et géographie....

    Belle journée. Amicalement

    RépondreSupprimer
  2. Merci pour cette petite balade en Camargue, j'ai un souvenir d'un petit séjour en plein mois de Mai (c'était au siècle dernier) où un animal à 4 pattes nous avait dérobé notre camembert sous la tente durant la nuit, c'était au Sainte Marie de La Mer.
    A pluche.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. au Sainte Marie de La Mer, il y donc des "bêtes" qui aiment le camembert ? Je n'oserai plus garder un camembert bien crémeux sous ma tente

      Supprimer
  3. rrh mais que c'est beau !!! merci beaucoup ! j'ai adoré ! sauf les moustiques car si je me fait bouffer je suis tellement petit qu'il ne va pas rester grand chose !

    RépondreSupprimer
  4. Allez, j'avoue que la Camargue n'a jamais eu mes faveurs. Moustiques, barbelés, de plus les chevaux ne sont pas mon dada (eh oui, c'est de l'humour facile...), et je préfère de très loin les horizons plus escarpés. Ceci dit, je n'avais en effet jamais entendu parler de ce fort que seul votre drone nous a permis de découvrir. Dommage qu'il soit laissé à l'abandon. Merci de cette découverte!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Nous y sommes allées essentiellement pour le fort et au passage redécouvrir la Camargue. A bientôt ;-)

      Supprimer
  5. J'adore ce coin qui est resté si sauvage mais attention aux moustiques..... Tes photos sont superbes. Merci pour la balade.
    Je te souhaite un bel été.
    Johanna

    RépondreSupprimer
  6. je connais beaucoup aussi La Camargue et j'aime bien.
    belles photos dans cet article.
    merci pour ce bel partage
    Belle journée
    Rosa

    RépondreSupprimer
  7. Je ne connais pas du tout la Camargue, je ne suis jamais descendue plus bas qu'Uzès ! Merci pour ce très joli reportage, et pour la découverte de ce fort dont je n'avais en effet jamais entendu parler, et dommage qu'il soit dans un espace privé et à l'abandon !
    Très belle journée !
    Grosses bises
    Cathy

    RépondreSupprimer
  8. La Camargue est une très belle région et les rencontres que l'on y fait tout aussi belles l: la photo des chevaux est vraiment très chouette . Bonne journée .

    RépondreSupprimer
  9. Mais que c'est beau , très agréable
    A bientôt

    RépondreSupprimer
  10. j'y suis allée une fois et j'ai bien aimé la Camargue mais la voir avec tes vues aériennes c'est extra
    merci du partage, très beau billet
    bises
    patricia

    RépondreSupprimer
  11. Bonjour, j'ai sillonné la région mais j'ignorais l'existence de ce fort, je suppose qu'il faisait partie d'un complexe de défense avec la Tour Carbonnière ?

    RépondreSupprimer
  12. La Camargue comme c'est joli.
    Bel envol des flamands roses.
    Bon week end

    RépondreSupprimer
  13. Merci pour ta gentille visite. A bientot. Bon week end

    RépondreSupprimer