dimanche 30 septembre 2012

La chapelle Saint Laurent de Jonquières






La chapelle Saint Laurent se trouve très facilement, elle est presque au bord de la route qui va de Beaucaire à Nîmes. Elle attire invariablement l'oeil. Elle est seule sur un grand terrain. Mais il faut imaginer un petit hameau autour dont elle était l'église paroissiale jusqu'au XIVème s. Avant cela, elle était un petit prieuré au bord d'un étang. Et si l'on remonte plus loin, on peut voir un cimetière gallo-romain : signe d'un lieu de culte ancien.





Elle fut brûlée et en partie démolie lors des guerres de religions puis restaurée en novembre 1636.
Plusieurs détails architecturaux permettent de dire qu'elle aurait été construite vers l'an 1000 : un petit appareil grossièrement équarri, les linteaux monolithes des fenêtres en meurtrières. Si vous regardez bien la base du mur au nord, elle est bâtie en opus spicatum (gros galets disposés en épis et comblés par du mortier). C'était très utilisé dans l'architecture romaine et carolingienne.
Au-dessus de l'abside, il y a trois arcades aveugles. Dans l'arc central, une niche rectangulaire est couronnée d'un linteau sur lequel ont été gravés trois triangles qui symboliseraient la Trinité.
Il faut se l'imaginer avec un cloche carré, mais il n'en reste que deux pieds aujourd'hui. Ça lui donne une drôle d'allure. Les clochers carrés sont fréquents en Provence. Celui-ci ressemblerait à au clocher de l'église Saint Pierre de Castres après la restauration.
La petite porte est surmontée d'une croix byzantine.





A l’intérieur, la toiture en charpente primitive (en bois) a été remplacée par une voûte en berceau vers la fin du XIème siècle. Pour contrecarrer le poids de cette voûte, des contreforts extérieurs ont été construits et à l'intérieur, des arc engagés ont été rajoutés.
On trouve le réemploi de deux bornes milliaires (bornes routières en forme de colonnes portant une inscription et qui marque les distances sur les voies romaines) qui proviennent de la voie Domitienne qui passe à deux kilomètres. Sur les chapiteaux, on voit des feuilles en palmettes à droite et des feuilles grimpantes a gauche mais aussi le signe de l'infini sur le chapiteau dans la nef.

Cette chapelle a vraiment de quoi charmer tout visiteur.
C'est en tout cas un bel exemple du début de l'art roman en Provence.



Liens internet et bibliographie :
Eglises romanes oubliées du Bas Languedoc, Pierre A. Clément
http://www.jonquieres-st-vincent.com/spip.php?article74
http://fr.wikipedia.org/wiki/Borne_milliaire




6 commentaires:

  1. Un blog sympathique que je ne fais que découvrir... Cette chapelle me fait penser à celle de St-Sylvestre des Brousses, sur la commune de Puéchabon (Hérault), qui trône à un bon kilomètre du village de Montcalmès, totalement ruiné, dont elle était l'église paroissiale.

    Sirius

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    1. Merci Sirius, je viens de regarder la chapelle de St-Sylvestre des Brousses, en effet elle nous intéresse pour réaliser un film. Merci pour l'info.
      à bientôt ;-)
      Charly

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  2. Merci pour cette petite découverte, j'adore voir le travail que nos anciens pouvaient faire avec moins de moyens.
    A pluche.

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  3. Que j'aime ces petites chapelles perdues au milieu de nulle part ...! Merci pour la découverte !
    Très belle journée !
    Grosses bises
    Cathy

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  4. j'aime beaucoup ce reportage fait sur les boris.
    c'est un style de construction que j'apprécie. dans ma région, AUBE, nous avons les cadoles, mot différent mais construction similaire.
    je vois que tu aimes faire des balades très intéressantes et c'est vraiment trop sympa de nous faire profiter de tes découvertes.
    bisous, bisous

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