Etant infirmière, j'étais très intéressée par la visite de ce témoin de l'histoire hospitalière. Et je ne regrette pas du tout. Les salles ont été restaurées avec leur mobilier d'origine et je m'imagine assez bien le travail de ces sœurs infirmières et aides soignantes de l'époque. Un Hôtel-Dieu avait vocation d'accueil des pauvres, des miséreux, des déshérités...
Celui-ci fut construit au XVIIè. siècle dans les locaux d'un ancien collège et agrandi jusqu'au XVIIIème siècle. Au début, il y avait une seule salle mixte et furent rajoutées par nécessité deux autres salles identiques. Il y avait donc la salle des femmes, la salle des hommes et la salle des soldats (obligation de mission d'accueil et de soins des soldats datant de Louis XIV). Les trois salles s'ouvrent sur une pièce centrale, la chapelle, où se déroulait la messe qui faisait partie à l'époque du traitement du malade et du miséreux.
Les lits alignés sont en chêne. Il y a un marche pied pour les malades et une table avec des instruments en étain. Dans la salle des femmes, on peut voir la loge vitrée d'où les soeurs assuraient la surveillance et les soins.
Pour préserver l'intimité des soins, les sœurs accédaient au lit par un couloir aménagé entre le mur et les lits. La sœur ouvrait une porte donnant accès au lit et tirait le rideau l'intimité était ainsi préservée). Cela permettait de lutter un peu contre le froid car ce n'est pas le calorifère (l'évacuation des fumées se faisait par des canalisations sous le dallage) et la cheminée qui pouvaient réchauffer ces grandes pièces de neuf mètres de haut. Heureusement, il y avait les chaufferettes et les bouilloires.
L'hôpital ne règle pas encore le problème de la maladie mais apporte aux plus pauvres un repas chaud et les soins de base.
Nous avons visité aussi l'herboristerie et l'apothicairerie où étaient élaborées et conservées les préparations médicamenteuses : c'est l'ancienne pharmacie. Ici, la pièce est bien conservée avec ses 300 pots en faïence de Nevers rangés dans de magnifiques boiseries. Le plafond peint est d'origine et fut redécouvert il y a peu.
Nous n'avons pu voir tout le musée mais nous vous conseillons fortement de le visiter si vous séjournez à Tournus.
Bonne découverte !
Lire l'article précédant sur Tournus
magnifique l'apothicairerie - je n'imaginais pas ces salles presque "luxueuses" pour cette époque
RépondreSupprimer