Les vacances de printemps se sont passées majoritairement dans le Morvan où nous avons loué un gîte. Mais nous avons décidé de couper notre route et de profiter d'une halte à Tournus.
La ville s'étire le long de la Saône depuis plus de 2000 ans. Des facteurs naturels ont conduit les hommes à s'installer ici : l'eau bien sur et la pierre. Les Gaulois et surtout les Romains ont laissé la trace d'un castrum, point de ravitaillement sur la voie Agrippa.
Un premier oratoire ou monastère fut construit pour les reliques de Saint Valérien, premier évangélisateur de la région en 179 de notre ère, mort en martyr. Mais ce sont les reliques de Saint Philibert qui vont faire de Tournus un lieu de pèlerinage important. A la fin du Xème s. de notre ère, débuta la construction de l'abbatiale que nous avons devant les yeux aujourd'hui à l'emplacement de l'oratoire.
Saint Philibert de tournus : façade du nartex |
Pour profiter de votre visite, nous vous conseillons de prendre l'audioguide disponible à l'office de tourisme pour 5 euros.
L'abbaye Saint Philibert fait partie des premières églises construites autour de l'an 1000. La façade est dans le style roman primitif : bandes lombardes, ornementation simple (la frise). Les pierres blanches sont du remploi romain. Les pierres de calcaire coquillés de couleur rose et ocre proviennent de la carrière du village de Préty, à quelques kilomètres.
Le clocher est représentatif de l'art roman bourguignon du début du XIIè. siècle. Le premier étage est aveugle (pas d'ouverture). Au dessus, il y a trois fenêtres avec de fines colonnettes et chapiteaux. Mais le troisième étage est le plus travaillé avec des pilastres cannelés, les fenêtres sont décorées d'arc à double voussure et surmontées d'une frise polychrome.
Rentrons maintenant dans le narthex. On est de suite impressionné par les fortes piles rondes maçonnées qui sont faites pour soutenir le poids de l'édifice et en particulier celui de l'église supérieure Saint Michel. Il est composé de trois travées et de collatéraux avec une voûte en plein cintre. Sur les berceaux transversaux se trouvent des peintures murales : le Christ en majesté du XIIème s. et un damier datant du XIIIème siècle.
Le clocher est représentatif de l'art roman bourguignon du début du XIIè. siècle. Le premier étage est aveugle (pas d'ouverture). Au dessus, il y a trois fenêtres avec de fines colonnettes et chapiteaux. Mais le troisième étage est le plus travaillé avec des pilastres cannelés, les fenêtres sont décorées d'arc à double voussure et surmontées d'une frise polychrome.
Dans le Nartex : le Christ en majesté du XIIème s. un damier datant du XIIIème siècle |
Poursuivons notre avancée de l'ombre du narthex vers la lumière de la nef. Ici, la voûte est faite de berceaux transversaux et non d'un berceau longitudinal. De cette façon, le poids de la voûte n'est pas porté essentiellement par les murs (dits gouttereaux) mais par le narthex et le coeur. Il a été ainsi possible d'ouvrir de grandes fenêtres permettant à la lumière d'inonder la nef et les murs furent renforcer de contreforts.
En avançant dans la nef, vous découvrirez une chapelle du XIVè siècle, une vierge à l'enfant 'Notre Dame de la Brune' du XIIème (repeinte au XVIIème), un superbe orgue de 1629 soutenu par un Hercule.
Nous voici arrivés au transept qui fut refait au XIIè siècle. A la croisée, nous trouvons une coupole posée sur une trompe. La sculpture prend de l'importance, regardez les magnifiques chapiteaux tel que celui de la médisance (première colonne, troisième photo).
mosaïques dans le déambulatoire (XIIè. siècle) |
A présent, prenons le chemin du pèlerin : le déambulatoire qui permettait l'accès aux chapelles absidiales où se trouvaient les reliques vénérées. Au cours des travaux de rénovation en 2002, une mosaïque a été retrouvée au sol. Datant du début du XIIè. siècle, elle s'étendait alors à tout le déambulatoire et représentaient les mois de l'année et les signes du zodiaque (tradition païenne intégrée à la tradition chrétienne). Aujourd’hui, seuls 4 médaillons sur 20 sont en bon état et visibles.
Après le déambulatoire, on accède à la crypte, véritable petite église souterraine. La voûte est brute de l'époque. On retrouve le déambulatoire et les chapelles rayonnantes. On peut y voir des fresques du XIIème s. avec un Christ pantocrator.
Chapelle Saint Michel
Prenez le temps de visiter la chapelle Saint Michel à laquelle on accède par un petit escalier à vis. Au contraire du narthex trapu, on se retrouve sous une voûte de 12 mètres de haut soutenue par 4 gros piliers. Regardez les chapiteaux plutôt naïfs.
Cloître
On accède ensuite au cloître par le parloir (où il y a quelques statues et chapiteaux intéressants). Il reste une galerie accolée à l'église et le jardin. Vous pouvez voir aussi la salle capitulaire de style gothique. En sortant, observez le logis abbatial avec une jolie façade gothique faite de fenêtres à meneaux et à accolade (privé). Terminez par le chevet à cinq chapelles.
Pour finir la visite de Tournus, nous vous proposons de visiter l'Hôtel-Dieu et le musée Greuze (musée de Beaux Arts et d'archéologie). A l'office de tourisme, récupérez un plan pour faire le parcours proposé par la ville qui vous permettra de flâner dans les ruelles chargées d'histoire pour arriver à l'Hôtel-Dieu.
Pour la petite pause repas, nous vous proposons deux choix (nous avons testé les deux) :
- un salon de thé avec restauration à toute heure, un accueil très sympa, de bons produits, un bon rapport qualité, au pied de l'abbaye : Le rendez vous de l'Abbaye- un restaurant sur les quais de la Saône, pas loin de l'abbaye, bonne cuisine, bon accueil : Le Grill des Quais .
La ville de Tournus et son patrimoine riche pour une ville de 6000 habitants mérite que l'on y passe une journée. Elle est aussi connue pour ses restaurants dont 6 sont présents dans les grands guides de la gastronomie. De quoi vous donner encore plus envie d'y aller!
Références :
Bourgogne Romane, éditions Zodiaques
Petit traité de théologie symbolique, Dom Miquel, éditions du Cerf, 1987
Histoire de Tournus
Si l 'art m'était conté
Merci pour cette balade dans Tournus.
RépondreSupprimerA pluche.
Merci gaston
SupprimerSuperbe reportage sur cette magnifique Abbaye Saint Philibert de Tournus!
RépondreSupprimerSuperbes photos et commentaires!
Dommage de ne pas avoir signalé l'arcade dite "arcade de Gerlannus" qui porte une "mystérieuse inscription" !
L’érudit Emile Mourey en donne une lecture qui mérite intérêt ! Je vous invite à en découvrir l'interprétation !
Merci à tous les deux pour cette belle visite !
Merci pour le complément, oui c'est intéressant. Tu comprends bien qu'on ne va pas voler la vedette, il faut bien donner envie d'aller sur place pour contempler les mystères de cette Abbaye.
SupprimerLa prochaine visite il faut la faire ensemble, tu nous prépares quelque chose ?